Agrégateur de contenus

« Le pouvoir créatif des citoyens européens réside dans leur identité nationale » – échange de vues lors de la dernière conférence interparlementaire du semestre

12 decembre 2024

La série d'événements parlementaires de la présidence hongroise du Conseil de l'Union européenne au second semestre 2024 s'est conclue par la Conférence interparlementaire sur le patrimoine culturel et l'identité des communautés nationales, organisée par l'Assemblée nationale hongroise, les 4 et 5 décembre 2024.

 

Dans son discours d'ouverture, M. László Kövér, président de l'Assemblée nationale hongroise, a souligné que le patrimoine culturel de l'Europe et l'avenir du continent sont enracinés dans le pouvoir créatif des citoyens européens, et que ce pouvoir créatif réside dans l'identité nationale. Ce sont donc les citoyens qui ont une identité nationale, qui découle de leur langue maternelle, leur culture et leur terre natale. Le président a proposé que l’Organisation des Nations Unies (ONU) prenne l'initiative d'ajouter à la dernière génération de droits humains universels le droit à l'identité nationale, un droit qui a cruellement fait défaut jusqu'à présent. Il a insisté sur le fait que le droit à l'identité nationale est le droit de tous les êtres humains d'hériter librement de leurs ancêtres leur langue maternelle, leur culture et la familiarité de leur terre natale, ainsi que de les transmettre librement à leurs descendants.

 

La session d'ouverture de l'événement a été présidée par M. Ferenc Kalmár, représentant spécial et ancien membre de l'Assemblée nationale hongroise et de la délégation hongroise à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, qui a attiré l’attention sur le fait que la diversité culturelle repose sur l'identité des communautés nationales, et que tant le patrimoine culturel que les communautés nationales, qu'elles soient en situation de majorité ou de minorité, doivent être protégés.

 

Dans son discours, M. Theodoros Rousopoulos, président de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, a présenté les notions de culture et d'identité comme des piliers principaux du Conseil de l'Europe et en particulier de la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales. Le président a souligné que la protection des minorités nationales et de leurs langues n'est pas seulement une question de justice, mais aussi un impératif pour la préservation de notre identité culturelle et de la cohésion sociale.

 

M. Nicolas Levrat, rapporteur spécial de l'ONU sur les questions relatives aux minorités, a noté que l'Union européenne ne performe pas bien en matière de protection des minorités, a salué le rôle de l'Initiative citoyenne européenne, Minority SafePack et a déclaré qu'il était essentiel d'améliorer les possibilités de préservation de l'identité.

 

Dans son exposé, M. Loránt Vincze, député européen et président de l’Union fédéraliste des communautés ethniques européennes (FUEN), a plaidé en faveur d’ une solution au niveau européen en contrastant les bonnes et les mauvaises pratiques dans les États membres de l'UE. Il a attiré l'attention sur le fait que, bien que formellement la protection des minorités soit l'une des valeurs fondamentales de l'UE, la mise en place d'un cadre institutionnel commun rencontre constamment des obstacles.

 

Mme Elisabeth Sándor-Szalay, médiatrice responsable de la protection des minorités nationales en Hongrie, a souligné que nombreux défis, anciens et nouveaux rendent difficile la survie des minorités. Pour une protection efficace des minorités, elle a appelé à plus de coopération, d'adaptation et à une approche complexe, tenant compte de la diversité au sein des groupes minoritaires, et a également rappelé que les instruments européens de protection des minorités, élaborés il y a 25 ans, sont toujours en mesure de garantir le respect de la diversité.

 

M. Károly Pánczél, président de la Commission de la cohésion nationale de l'Assemblée nationale hongroise a présidé la session thématique sur le patrimoine culturel et la protection des minorités nationales. Dans son discours d’introduction, M. Zsolt Németh, président de la Commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale hongroise, a passé en revue les derniers défis de la protection des minorités, en partant de la destruction du patrimoine culturel dans les conflits armés contemporains. M. Javier Maroto, vice-président du Sénat d’Espagne, s'est concentré sur le droit à la différence, et Mme Elvira Kovács, vice-présidente de l'Assemblée nationale de la République de Serbie, a accentué les liens entre le processus d'adhésion à l'UE et la protection des minorités.

 

Lors de la table ronde intitulée « Bonnes pratiques – la scène des droits des minorités nationales en Europe » modérée par Mme Katalin Szili, ancienne présidente de l'Assemblée nationale hongroise, les participants ont présenté des exemples de protection des droits des minorités dans l’ensemble de l'Europe. Parmi les intervenants figuraient M. Paul Videsott, professeur à l'Université libre de Bozen-Bolzano de Haut-Adige, Mme Madlena Mahling, commissaire aux affaires sorabes au Ministère d’État de Saxe des sciences, de la culture et du tourisme, M. Tuomas Aslak Juuso, vice-président du Parlement sami de Finlande, Mme Erika Kiss-Köles, porte-parole de la minorité nationale slovène et vice-présidente de la Commission des minorités nationales de la Hongrie de l'Assemblée nationale, et M. Lőrinc Nacsa, secrétaire d'État aux communautés hongroises à l'étranger.

 

M. Pál Zsigmond Barna, vice-ministre du Ministère des Affaires de l'Union européenne, a présenté les domaines clés de la présidence hongroise du Conseil de l'Union européenne  au second semestre 2024, en mettant l'accent sur les éléments liés au thème de la conférence.

 

Après un riche échange de vues avec les participants, la conférence a été clôturée par M. Károly Pánczél, président de la Commission de la cohésion nationale, qui a exprimé l'espoir que la conférence avait réussi à démontrer que la protection du patrimoine culturel européen est indissociable de la protection de l'identité et des droits des minorités nationales. Les intervenants ont également confirmé que le respect des droits des minorités est lié à la mise en œuvre des principes démocratiques, et que la protection des minorités est un indicateur de la démocratie. Il a déclaré qu'il s'agissait d'une tâche commune pour l'Europe de prêter beaucoup plus d'attention aux communautés traditionnelles, qui sont souvent vulnérables mais créatrices de valeur.

 

Plus d'informations sur la conférence sont disponibles ici.